Lorenzo Roccaro

Comment êtes-vous devenu enseignant à l’ensa•m ?

A l’obtention de ma Licence de droit, j’ai proposé à l’ENSAM de dispenser des cours de droit en ma qualité d’architecte-Juriste. Dans un premier temps, j’ai été vacataire(un an), puis en qualité de Maître assistant Associé (6 ans) et enfin en raison de mes états de service, l’ex-directeur de l’ENSAM Jean- Claude GROUSSARD m’a proposé de me présenter au concours des maîtres assistants que j’ai réussi en 2003. Entre-temps, j’obtenais ma maîtrise et mon DEA en droit.

Quelles actions et projets d’enseignement avez-vous développé à l’ensa•m ? Dans quel contexte ?

J’ai développé les enseignements du droit en rapport de ma pratique professionnelle d’architecte : gérant d’une agence d’architecture depuis 1984 et de mes connaissances en droit.

Ainsi, j’ai structuré les enseignements du droit en trois parties :

1ère Partie – Droit et conception architecturale, il sera traité de la relation du droit à l’acte de «projeter». Enseignement de LICENCE.

Puis, comme le droit conditionne aussi l’exercice même de l’architecture :

2ème Partie – Droit et exercice de l’architecture, il sera traité de la relation du droit à l’exercice des métiers de l’architecture.
Enseignement de MASTER.

Et enfin en guise de synthèse, la :

3éme partie, est consacrée au cadre juridique de l’exercice de la maîtrise d’œuvre d’un point de vue pragmatique dans la réalité opérationnelle.
Enseignement d’HMONP.

Quels est votre meilleur souvenir et/ou la personne qui vous a le plus marqué à l’ensa•m durant votre période d’enseignement ?

Chaque année d’enseignement me laisse des bons souvenirs. En effet, les étudiants ressentent bien tout le plaisir et la vocation passionnelle que je voue à l’enseignement du droit. Ils comprennent in fine que le droit n’est pas à regarder sous la seule lorgnette de son effet à priori castrateur de la liberté de création. Mais, qu’il est un outil à leur service.

Je garde un excellent souvenir des professeurs Claude BALANSARD et Gérard POUX qui enseignaient le droit et avec lequel j’ai eu l’honneur de collaborer.

Un dernier mot (un conseil, une réflexion…) ?

Le projet architectural et l’enseignement de l’architecture au sens large doivent évidemment constituer le plus « gros » des enseignements d’une école d’architecture.

Cependant, il ne faut pas obérer le fait que le but de la majorité des architectes D.E est de vivre de ces métiers de l’architecture. Or, la société s’est considérablement judiciarisé. Ne pas prendre en considération cet épiphénomène dans les enseignements d’une école, serait constitutif d’un déni de réalité.

L’ENSAM a bien intégré cette donnée mais à regret de façon trop minimaliste. Les heures consacrées à l’enseignement du droit restent trop insuffisantes.

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