Côme Debray

Comment devient-on étudiant en architecture ?

En n’ayant pas une idée très claire de ce qu’est le métier que l’on nous propose à la sortie de l’école.
Ensuite si tout va bien et qu’on parvient à garder sa curiosité et son inventivité, on reste alors étudiant toute sa vie.

Quel a été votre parcours depuis votre diplôme?

Au lendemain du diplôme, nous avons créé avec des camarades l’association AMAN IWAN qui s’intéresse aux problématiques de territoires et de populations délaissées par les pouvoirs publics. Ainsi nous explorons et projetons des actions concrètes dans des lieux tels que l’Afghanistan, le Bénin, le Burundi, l’Algérie, l’Inde, le Brésil ou encore le Chili. Notre travail de recherche consiste en la création d’une plateforme de savoir-faire à travers une publication
collaborative dans laquelle la parole n’est pas uniquement donnée aux architectes, mais aussi aux habitants, artisans, historiens, sociologues, artistes…

Parmi vos projets, quel(s) est (sont) celui (ceux) qui vous tient (tiennent) le plus à coeur ?

Suite l’édition du premier numéro de la revue, et de nombreux mois passées à écrire, lire, illustrer, nous avions soif de construire et de nous rendre utiles. Basés à Paris, nous nous sommes rendu sur le camp de réfugiés de La Linière dans le Nord, afin de participer dans un premier temps à son fonctionnement quotidien, et de définir ce que nous pourrions construire avec des moyens très restreints. Boite à outil sommaire chargée, voiture pleine à craquer, nous nous rendons avec quelques croquis sur place une nouvelle fois avec l’idée de construire une aire de jeux pour les enfants
du camp. La transmission de savoir-faire est réciproque, certains de nos aînés sont là (ETC, Saprophytes, PZZL), ils ont des gestes plus assurés et nous épaulent au départ, Ensuite le chantier devient aire de jeux, les enfants sont de la partie, vissent, découpent, tandis qu’un papa discret s’avance, on ne parvient pas bien à communiquer, c’est un charpentier kurde, son efficacité témoigne de son expérience, et son enthousiasme à nous aider donne encore un peu plus de sens au projet.

 

Quels souvenirs gardez-vous de vos années à l’ensa•m ?

Le tout premier exercice d’atelier, dans lequel nous avions dû imaginer un théâtre de verdure en contrebas de l’école, construit à l’aide de pierre de taille. Le rapport au terrain, au dessin mais aussi à l’imaginaire par le biais de la lecture des Pierres Sauvage de Fernand Pouillon en firent un excellent moment de découverte. Croiser la route d’Eric Dussol et d’Anne-Valérie Gasc fût une vrai chance, ce sont leur rigueur et leur capacité à transmettre qui renforcèrent alors mes convictions et mes envies.

Un dernier mot (un conseil, une réflexion…) ?

Je pense qu’il est bon de voir ce qu’il se fait ailleurs, dans d’autres écoles, d’autres disciplines, et profiter du temps des études pour le faire semble une évidence.

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