Safa Ben Kheder

Comment devient-on étudiante en architecture ?

Être étudiante en architecture, c’est avant tout être artiste polyvalent. Comme l’architecture rassemble différentes disciplines et champs d’action, il est nécessaire d’être un rêveur et un amoureux d’une ligne d’horizon qui se dessine avec le temps.

Quel a été votre parcours depuis votre diplôme?

Récemment titulaire d’un master d’Architecture, diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille (ENSA-M), et écrivant un mémoire pour mon master de recherche sur « l’espace public du pavillonnaire : utopie, mythe ou réalité ? », je suis actuellement en formation HMONP avec l’Atelier Aïno, une SCOP d’architecture spécialisée dans la réhabilitation installée à Coco Velten, dans un lieu infini. Suite à un stage de master dans cette agence, la bonne ambiance basée sur la collaboration et l’échange m’a encouragé pour poursuivre cette belle expérience. Étant guidée par mon intérêt aux aspects socio-politiques des villes, j’ai travaillé, lors du début de ma carrière académique et professionnelle, sur des projets portant sur l’espace public et son rôle dans l’aménagement d’ensemble d’un territoire. En outre, j’ai suivi et organisé des workshops qui s’intéressaient à l’espace public comme moteur de développement durable.

En particulier, mon Projet de Fin d’Études a développé la problématique de l’espace public des campus périphériques et en particulier celui du campus de Luminy situé à Marseille à proximité du Parc National des Calanques. Cette expérience m’a permis de constater la puissance de l’espace public et sa capacité à structurer un territoire périphérique fragmenté. Au cours de ma carrière, j’ai travaillé en collaboration avec des associations à Marseille et en Tunisie pour la mise en œuvre de workshops d’aménagement d’espaces publics dans des territoires délaissés afin de créer une dynamique entre ses habitants. Ces ateliers sont une base solide sur laquelle je vais appuyer des ateliers participatifs de réflexion sur le devenir de l’espace public des territoires périphériques faisant partie de ma recherche. Ce cadre m’a permis de développer ma recherche et d’intégrer la dynamique de recherche action en agissant à la fois en tant que chercheur et  professionnel du métier. Il m’a donné l’opportunité de mobiliser les connaissances acquises tout au long de mes années académiques précédentes, en traitant des aspects spatiaux (action d’observation et d’analyse du terrain), sociaux (entretiens et organisation des événements avec les habitants) et politiques qui me tiennent à cœur.

Parmi vos projets, quel(s) est (sont) celui (ceux) qui vous tient (tiennent) le plus à cœur ?

Tout ce que je produis me tient à cœur. Particulièrement,  Mon Projet de Fin d’Études qui a développé la problématique de l’espace public des campus périphériques et en particulier celui du campus de Luminy situé à Marseille à proximité du Parc National des Calanques. Dans ce cadre, et sous la direction de monsieur Julien Monfort, j’ai proposé un projet de renouvellement du campus au travers de l’espace public et l’équipement public. Ce projet se basait sur un grand travail de recherche et d’identification des besoins et des potentiels du site dans son état actuel pour envisager, par la suite, une mixité programmatique, une diversité d’usagers entre étudiants, chercheurs, professionnels et touristes ainsi qu’un développement d’espaces publics centraux permettant de revitaliser le campus et d’affirmer son identité. Ainsi, l’objectif était de trouver un compromis entre les besoins de la population du campus et la nécessité de protéger le parc. Cette expérience m’a permis de constater la puissance de l’espace public et sa capacité à structurer un territoire périphérique fragmenté.

De plus, je note le grand plaisir et l’honneur que j’ai eu pour le prix des Espoirs de l’architecture 2018 organisé par Bnp Paribas Real Estate. Avec Ahmed HMIDI (ancien étudiant de l’école de la même promotion), nous étions nommés double-lauréats à la fois du prix du jury et du prix coup de cœur des internautes pour ce concours.

Quels souvenirs gardez-vous de vos années à l’ensa•m ?

La bonne humeur, le travail en équipe, l’apprentissage diversifié et l’environnement humain et sensible qui règne. Un événement qui m’a marqué est le workshop ville/nature auquel j’ai participé à la fois en tant qu’étudiante en master 1 en janvier 2016 et en tant qu’organisatrice en janvier 2017. Cet événement qui rassemble tous les départements de l’école permet de créer des liens de savoir plus sur les axes des départements et surtout d’apprendre à rassembler les compétences et les envies des uns et des autres pour un projet commun pluridisciplinaire.

Un dernier mot (un conseil, une réflexion…) ?

Rêvez, soyez ambitieux, optimistes et poursuivez l’apprentissage même en dehors de l’école.